Les créations CUIR

Il fallait un écrin pour ranger le couteau, avec un peu d’imagination et l’aide de vidéo sur le travail en maroquinerie, le challenge était en place. Créer des étuis pour les couteaux était une évidence. L’aide familiale allait même permettre le développement d’une gamme petite maroquinerie.

Technique et choix du cuir :

Des chutes de cuir tanné végétal, c’est l’une des formes les plus anciennes de la fabrication du cuir, les peaux sont transformées par des tanins végétaux, extrait de feuilles ou d’écorces d’arbres( chêne, mimosa, châtaignier…)

Cela produit des cuirs fermes idéaux pour la fabrication d’étui, en plus ce type de cuir permet un travail de décoration très varié ( repoussage, teinture, dessins au matoir, pyrogravure…)

Le cuir tanné minéral (au chrome) sera réservé à la petite maroquinerie ou à la décoration des étuis.

Pourquoi des chutes ? J’aime recycler un maximum et éviter le gaspillage, si on prend un collet de vache, il peut y avoir des imperfections,des cicatrices etc.. pour la fabrication de certains produits cela peut être gênant visuellement, donc les spécialistes mettent de coté ces morceaux qui font mon bonheur, ils ont une histoire qui me touche. De plus cela me permet de proposer des produits à un prix attractif. Mais qui sait un jour peut être, un croupon entier me séduira.

Les décorations et les coutures sont faites manuellement ( point sellier pour une plus grande solidité des produits, les autres coutures pour l’esthétique.) Hors étui pour couteau pliant, vous avez un martyr pour protéger la couture du tranchant de votre couteau.

Chaque création est unique, même dans une série il y a toujours un petit quelque chose qui différencie une pièce d’une autre, il est possible d’avoir une personnalisation plus poussée, dans la limite de mes compétences.

Pour l’entretien du cuir, je vous conseille le passage d’une crème nourrissante une fois par an.

Évitez les endroits humides (risque de moisissure) et la trop grosse chaleur ( craquelure). Avec le temps, le cuir se patine, sa couleur peut se modifier. N’oubliez jamais c’est un produit « vivant ».

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Comment un couteau à la forge est-il fait ?

Voici un article vous présentant ma façon de forger les couteaux présents dans la boutique.

Comme toute construction, certaines règles sont à respecter. En amont de la forge, je dessine le couteau que je veux au final. Ensuite, je décide des matériaux que je vais utiliser pour la lame ainsi que pour le manche.

I – Première étape : Le méplat

Quand je commence à forger, j’utilise un morceau d’acier. Ce dernier sera la colonne vertébrale du couteau, c’est donc une étape très importante.

Lors de cette première étape, je choisis l’épaisseur que la lame fera. Je forge également la forme approximative de la lame.

Le morceau d’acier que je travaille lors de cette étape s’appelle alors un méplat. Il me permet de déterminer la longueur générale du couteau (la lame ainsi que le manche) et l’épaisseur générale.

Cette étape m’aide également à juger le matériau que je travaille.

II – Deuxième étape : La mise en forme de la lame

Cette fois, toujours sur mon méplat, je travaille plus soigneusement la lame. Conformément à mes plans de dessin je commence à préparer mon entablure sur le plat de ma lame , celle-ci marquera la limite entre ma lame et le manche (la soie) de mon couteau .

Je dégrossi avec mon marteau également le tranchant de mon couteau , je préforme mon émouture , ainsi que sa tranche. C’est à ce moment que la forme se dessine , qu’elle prend une pointe et un certain tranchant. Cependant il ne ne faut pas surchauffer le tranchant de la lame ce qui induirait une brulure de l’acier et une perte du carbone.

Je redresse soigneusement la lame et forge la pointe de mon couteau. Cette étape étire et compact les molécules d’acier entre elles dans le sens de leurs longueur . Cette action permet d’obtenir une qualité de tranchant et une qualité du fil plus solide et durable , cela influencera principalement l’effet de la coupe et sa durer d’affutage.

III – Troisième étape : Le recuit , une étape de patience

Cette étape est la plus longue. Je chauffe mon acier progressivement dans la forge, pour le laisser doucement refroidir par la suite dans le fraisil ( le fraisil est un mélange de cendre de charbon, de terre incomplètement brûlé et de poussière. ).

Cette étape me permet de créer une petite chambre de combustion dans mon fraisil, ou le couteau refroidit progressivement.

Cela a pour but d’attendrir mon acier, et libérer toutes les tensions provoquées par la forge de la lame auparavant. Le travail du couteau au backstand n’en sera que plus simple par la suite

IV – Quatrième étape : L’émouture grossière

Je quitte enfin ma forge. Le travail minutieux débute. Avec différents outils, selon le rendu que je veux, j’abrase la lame, puis le contour, et ensuite les plats.

Ce n’est qu’en dernier que je travaille le tranchant , je réalise une émouture. Pour cette étape j’utilise un backstand : Le backstand est un outil incontournable du coutelier . C’est une ponceuse à bande stationnaire que l’on adapte pour le travail de la coutellerie. Facilement réglable il permet d’effectuer différents types de travaux plus ou moins précis en fonction des bandes interchangeables que l’on peut y adapter dessus .

En coutellerie, l’émouture désigne à la fois la partie de la lame qui s’amincit pour former le fil de la lame ainsi que la façon dont la lame s’amincit.

Le choix d’une émouture que je réalise va dépendre de l’utilisation du couteau, mais peut se résumer à un compromis entre : type d’acier de la lame, capacité de coupe, disponibilité d’outillage, ou efforts mécaniques subis par la lame. Dans l’absolu, aucune émouture n’est meilleure qu’une autre. On pourrait dire cependant que certains types d’émoutures sont meilleur pour un certain type d’utilisation. Par exemple les émoutures convexes sont particulièrement adaptés pour travailler le bois ou le bushcraft. D’un autre côté, les émoutures plates sont préférables pour les couteaux de cuisine pour leur capacité de coupe.

V – Cinquième étape : Les différents traitements thermiques (normalisation ,trempe et revenu).

Une fois le couteau mis en forme, pour stabiliser mon couteau, plusieurs étapes de chauffes sont utilisées.

Les normalisations : La normalisation est un traitement thermique fait avant la trempe . Elle permet d’affiner le grain de l’acier , afin de rendre la lame moins fragile lors de la trempe et donc d’éviter une déformation . La normalisation est réalisé au minimum 3 fois consécutivement à différente température de chauffe . Ont commence par une chauffe à haute température et ont laisse refroidir notre lame dans l’air ambiant . Ont répète cette action jusqu’à température de trempe.

La trempe : Indispensable pour avoir un tranchant résistant ,la trempe est un choc thermique provoqué par la baisse brutal de la température de la lame dans de l’eau ou de l’huile . La trempe a pour but de solidifier la lame et resserrer les molécules d’acier . Cependant la trempe fragilise la lame, elle devient cassante comme du verre .

Pour éviter que la lame ne soit trop cassante , un dernier traitement thermique est réalisé . On appelle cela le revenu .

Le revenu est un traitement thermique à basse température destiné à éliminer les contraintes et la fragilisation provoqués par la trempe et obtenir les propriétés mécaniques requises. Pour certains types d’acier, la durée de maintien à la température de revenu est d’une grande importance , la lame retrouve ainsi sa résilience .

Selon le matériau que j’utilise, je fais attention aux températures optimales.

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